Outre la durée d'incarcération largement commentée, je m'interroge sur les modalités de cette LC, notamment quant à sa phase préalable. Les médias ont rapporté que cet élargissement prendrait effet début octobre.
J'ose donc espérer que cet arrêt s'accompagne de permissions de sortir exceptionnelles et que cette information n'a pas été ébruitée au vu de la médiatisation du dossier, mais j'ai des doutes à ce sujet.
Depuis la loi du 15/06/2000, je suis intervenu dans cinq projets de LC accordées à des condamnés à la RCP. Or de telles mesures, outre leur importance (a fortiori après 41 ans de détention...) implique une préparation spécifique visant à un retour progressif vers le milieu libre.
Ce cycle préalable peut alors se constituer en trois étapes :
- des sorties sous escorte (2 à 3).
La première d'une demi journée permettant une reprise de contact progressive avec le milieu libre. (autonomie, déplacement dans l'espace, champ visuel, usage et découverte de l'euro, contact avec les commerçants etc...) La ou les suivantes d'une journée afin de finaliser un projet socioprofessionnel initié en détention, ainsi que de travailler les repères géographiques (orientation en ville, transports etc...)
- l'audience TAP (ex JRLC) qui se prononce sur le fond du projet. Lorsque la LC est décidée, un cycle préalable de PS exceptionnelles peut être fixé, permettant des sorties non accompagnées.
- En cas d'octroi de la LC, une mesure de semi-liberté probatoire est obligatoire pour les condamnés RCP avec période de sûreté de 18 ans, ce qui représente la majorité des cas. Si cette modalité peut être utile, sa durée (entre un et trois ans) est très lourde. Six mois paraissent plus adaptés.
Pour en revenir au cas de L. LEGER, je n'ai relevé aucune mesure transitoire, si ce n'est une sortie sous escorte pour se rendre à des obsèques...
Si cette situation était confirmée, je me demande comment son comité de soutien peut prétendre qu'il est tout à fait prêt ?
Une LC est déjà difficile à préparer après 20 ans de détention, la sur adaptation carcérale étant quasi systématique. Alors 41 ans sans préparation extérieure... Dans de telles conditions, ce retour à la liberté s'annonce aussi préoccupant que ne l'a été la durée d'incarcération.